Les marches intergénérationnelles et les pèlerinages : une occasion de rencontres et de vie communautaire inestimable !

Nous pouvons le constater lors de nos visites et cheminements dans les Secteurs et Unités Pastorales de notre diocèse, beaucoup d’endroits – y compris les plus reculés – voient de nombreux fruits émerger d’événements organisés autour de lieux de dévotion locaux. Marie, parée de ses très nombreux vocables et représentations, remporte bien entendu largement la majorité des suffrages. Nonobstant nous pouvons (re)découvrir aussi des saint-e-s patron-ne-s locaux ou pas, vénérés en ces lieux depuis parfois la nuit des temps. Leurs patronyme, parcours et particularités se révèlent souvent étonnants et inspirants, rappelant avec insistance l’unicité de chaque enfant de Dieu et l’Amour infini, singulier, que ce Père porte à chacun d’eux – et donc… à nous ! – à chacun de nos jours.

Parfois, les difficultés rencontrées dans notre vie et au sein de nos paroisses nous font perdre de vue que le Christ ne nous a pas promis que ce serait facile de marcher à sa suite, mais il a bien certifié qu’Il est avec nous et qu’Il envoie son Esprit de Force et de Paix. Reste aussi notre liberté de l’accueillir jour après jour et d’apprendre à recevoir son Amour… et ça, c’est une autre affaire !

À ce sujet, voici sans doute une bonne occasion de nous pencher sur la première de toutes les apparitions reconnues qui concernent la Vierge Marie*. Elle est située en Espagne, à Saragosse, le 2 janvier de l’année 40. L’apôtre Jacques (frère de Jean), très découragé de ne voir personne se convertir, avait l’intention de cesser d’évangéliser la péninsule ibérique où il se trouvait et de retourner à Jérusalem. Lorsque la Mère de son Sauveur lui apparut, elle était entourée d’anges et se présenta sur un pilier, symbole de la Foi de l’Apôtre, l’encourageant à persévérer et à ne pas abandonner. Après cette visite céleste, le pilier resta sur place comme témoin de ce qui venait de se passer – on peut ainsi le voir et le vénérer dans la basilique du Pilar à Saragosse. À cette époque, une chapelle fut construite sans délai et ce fut le premier « temple marial » du monde. Quant à l’apôtre Jacques, il reprit le chemin de l’évangélisation et arriva dans le Finistère espagnol, le « bout de la terre » comme on l’appelait alors, près de la ville qui deviendra Saint-Jacques de Compostelle. Aujourd’hui encore, que de grâces abondent de cette ‘petite goutte’ de persévérance et de foi ravigotées, ce ‘pas de plus’, à la suite de Jésus !

Merci Marie, d’accompagner tes enfants sur leur chemin de vie et de communauté !

*D’après le livre de DAMIAN SANCHEZ : « Je viens vous préparer » – Ed. du Parvis, 2021.

La journée du Chantier 2024 : une belle collaboration entre différents services

Cette année, le thème choisi a une portée diocésaine particulière, concernant directement 8 services différents mais qui œuvrent dans une même dynamique : partager des outils et des moments de ressourcement pour permettre aux chrétien-ne-s que nous sommes de nous laisser guider par l’Esprit en faisant fructifier les dons personnels et les grâces communautaires reçus.

Voici ce dont il est question :

Pour permettre à un maximum de personnes de pouvoir y participer, deux journées identiques sont prévues, à choisir à votre convenance. Pour les 2 journées, 1 lien unique permet de s’inscrire. Des informations plus précises sur la journée vous parviendront par mail.

Toute l’équipe du Chantier est la joie de vous retrouver et de vivre avec vous ce beau moment de formation, d’échange et de rencontre fraternelle.

Bel hiver ! Chaud les cœurs !

Entrevue avec Monseigneur Warin sur la réalité synodale de nos unités pastorales

A la fin de son épiscopat, Monseigneur Warin pose un regard sur les unités pastorales et tout le travail du Chantier Paroissial qu’il a initié en 2007. Il soutient les efforts en vue d’un style synodal toujours plus grand.

L’Unité Pastorale n’est pas qu’un titre mais un projet de vie nécessaire adapté aux réalités de notre temps, à la fois pour les fidèles mais aussi pour les prêtres.  Pour dynamiser la vie paroissiale et développer l’esprit de communauté, il faut aller résolument vers le regroupement des paroisses, y compris pour les eucharisties dominicales. Le projet permet de fédérer les énergies et de vivre une solidarité plus grande au sein de l’unité.  Définir une paroisse mère ou organiser une tournante, sensibiliser les chrétiens à l’esprit communautaire et aux liens entre les paroisses, soigner en équipe la préparation et l’animation de l’eucharistie qui dès lors devient significative, favoriser des moments de rassemblement ou de formation, veiller à une bonne communication, ne pas négliger la convivialité, sont autant de moyens d’apprendre ensemble à faire Eglise au sein de l’Unité.

Pastorale d’ensemble rime avec pastorale de proximité. Les églises locales gardent toute leur importance via les équipes de proximité, qui font le lien entre l’unité et les personnes dans les villages et quartiers.   Les célébrations (mariages, baptêmes, funérailles), les animations, le patrimoine culturel, les moments de convivialité font grandir à la fois la communauté paroissiale et l’unité. 

Ce qui caractérise positivement notre diocèse est le soin apporté à la préparation d’une unité pastorale. En effet, cheminer avec le prêtre et les personnes du terrain, par des analyses sociologiques et pastorales ainsi que des rencontres autour de la Parole partagée, offre de meilleures garanties de réussite du projet et de sa mise en œuvre.  Petit à petit, tous comprennent que les équipes pastorales (composées de prêtres et de laïcs) qui pilotent l’unité sont le signe d’une Eglise autre, où l’on travaille en coresponsabilité pour le bien du corps entier.

Une messe de fondation, par sa préparation soignée, son assemblée en nombre, l’appel de l’équipe pastorale, la lecture de la lettre de mission et des priorités, le dévoilement du logo, les gestes symboliques, est toujours vécue avec grande joie et espoir que ce qui a été fondé trouve son aboutissement dans une autre manière de vivre en Eglise.

Le souhait de Monseigneur est que chacun prenne conscience de ce qui se vit dans l’unité et prenne sa part de responsabilité comme acteur dans le développement synodal de la communauté.

Véronique, pour l’équipe diocésaine du Chantier

Unité pastorale et créativité missionnaire

Photo de Francesco Ungaro sur Pexels.com

« J’invite chacun à être audacieux et créatif dans ce devoir de repenser les objectifs, les structures, le style et les méthodes évangélisatrices de leurs propres communautés. » Dès l’entame de son pontificat, il y a dix ans, le Pape François a invité les chrétiens à déployer toute leur créativité pour assurer de façon nouvelle la mission.

Observer le monde, écouter nos contemporains, discerner les nouveaux défis…voilà des étapes indispensables avant d’envisager une action pastorale ajustée. Il est clair qu’aujourd’hui, si nous voulons que nos communautés soient signes au cœur du monde, il nous faut déployer toute notre créativité pour penser la pastorale de façon renouvelée.

Les équipes pastorales, avec l’appui du Conseil, sont invitées à répondre à cet appel. Comment ? Avant la fondation ou un renouvellement d’équipe déjà, chaque unité pastorale discernera, sur base de l’enquête sociologique et pastorale, les atouts et défis et déterminera quelques orientations pastorales prioritaires pour les trois ans à venir. Ces orientations seront alors déclinées en moyens d’action concrets.

Par exemple, choisir des initiatives au niveau de la Parole de Dieu, proposer des « Dimanche autrement » à tout ou partie de la communauté, renouveler les messes de familles, porter attention à des catégories de personnes plus lointaines (chorale avec des réfugiés d’un centre Fedasil, journées récréatives des équipes de caté avec les enfants d’une maison d’accueil, …), organiser une après-midi onction des malades – goûter pour les plus âgés et les personnes avec un handicap, susciter des collaborations avec des jeunes pour utiliser au mieux les réseaux sociaux, ouvrir nos églises avec des curieux du patrimoine et des soucieux d’humanité, soigner la communication sous toutes ses formes, organiser des permanences d’unité pastorale…

Savez-vous que François d’Assise a mis en place la 1ère crèche vivante le 25 décembre 1223 ?  Il a voulu que les chrétiens redécouvrent l’humilité de la crèche de Bethléem. Ne pourrait-on pas, en unité pastorale, fêter ce 800eme anniversaire de manière originale ?

Si vous partagiez vos initiatives, elles pourraient en inspirer d’autres ! Envoyez-nous un article décrivant vos réalisations, nous le publierons sur le site du Chantier.

« Laissez-vous conduire par l’Esprit-Saint. Avec lui, dans la confiance et l’audace, risquez l’ouverture à l’inattendu de Dieu, inventez de nouveaux chemins pour rejoindre les hommes et les femmes de notre temps, les plus petits surtout, et partager avec eux l’espérance de l’Evangile. »[1] 


[1] Conclusion de la lettre de mission adressée à l’équipe pastorale par l’évêque lors de la fondation 

Méditation de Mgr Jean-Gabriel DIARRA

En cette période de rentrée pastorale, de projets, de réunions d’équipes, il est bon de s’enrichir de perles de vie partagées qui peuvent nous inspirer pour cheminer ensemble.

Voici une très belle ‘actualisation pastorale des Béatitudes’ de Monseigneur Jean-Gabriel DIARRA, évêque de San (au Mali) durant 32 ans, décédé en octobre 2019.

Heureux qui sait écouter avant de parler.

Heureux qui sait partager, il sera ciment d’unité.

Heureux qui sait accueillir les idées de l’autre.

Heureux qui sait tenir son rôle et y rester.

Bienheureux qui respecte le rythme de l’autre, il sera un bon équipier.

Bienheureux qui accepte d’être bousculé, il progressera.

Bienheureux qui sait attendre la réponse, il sera émerveillé des réponses reçues.

Bienheureux ceux qui respectent les horaires, ils partiront à l’heure.

Bienheureux qui lit l’Évangile en s’y impliquant, son regard et son cœur en seront renouvelés.

Mgr Jean-Gabriel DIARRA  (2019 †)

16 juillet 2023, Chapelle Saint-Martin à Courtil (SP de Gouvy)

PROXIMITÉ et CORESPONSABILITÉ

2ème intervention de Arnaud Join Lambert lors de la Journée Diocésaine du 25 mars dernier


L’appel à la participation active de tous les baptisés est la notion la plus présente au Concile Vatican II. Cette conviction profonde de l’époque ne reposait pas sur le manque de prêtres, elle a donné naissance au diaconat permanent, aux ministères institués et à l’envoi en mission de laïcs.

L’Église locale est, pour le Pape François, ‘l’Église incarnée en un espace déterminé, dotée de tous les moyens de salut donnés par le Christ, mais avec un visage local[1]. Ceci exige doncun discernement local !

Chaque diocèse est invité dans un processus synodal d’écoute de l’Esprit et des autres à réfléchir à de nouvelles façons de faire Église. A. Join-Lambert a présenté 3 expériences de renouvellement de la gouvernance : la répartition des missions entre les membres de l’Équipe Pastorale (Lille 2015), l’évolution du Conseil Pastoral en Conseil de la Mission (Pontoise 2018) et le décloisonnement du territorial dans les Espaces Missionnaires (Reims 2019).

Quelle est la place des ministres aujourd’hui ? Il faut sortir du schéma binaire prêtre (ou prêtre et laïcs en mission) – laïcs pour créer une interaction de tous sur un lieu, chacun en relation avec tous les autres.  

4 questions sont à travailler pour améliorer la coresponsabilité synodale.

  • Synodalité et culture démocratique, ou la place du discernement : Toute procédure de réflexion devra favoriser l’écoute de l’autre et l’écoute de Dieu. La dimension symbolique (Bible, bougie…) devrait être présente dans toutes nos rencontres.
  • Passage du consultatif au délibératif : s’il y a consultation, nécessairement ça devrait avoir des conséquences sur la décision finale.
  • Passage du JE au NOUS : Le sujet de la foi n’est pas JE, la liturgie s’exprime en NOUS. De même, l’expression ‘disciple-missionnaire’ au singulier concerne l’Église seule, mais nous sommes invités à être ensemble disciples-missionnaires, avec une dignité commune et une activité commune.
  • Consensus ≠ dissensus : Quand on n’est pas d’accord, seule une vraie conversion synodale, une maturité ecclésiale nous permettront de sortir du repli sur soi.

Osons donc ! Relevons ensemble le défi de la communauté humaine et spirituelle, renouvelons nos communautés par une conversion missionnaire et une gouvernance synodale renouvelée, discernons localement les appels de l’Esprit !


[1] Pape François, Evangelii Gaudium n°30

Proximité et mission, pour une dynamique synodale chez nous

1ère partie : Proximité et hospitalité

La 11ème journée diocésaine du Chantier Paroissial du 25 mars a été stimulante pour les 150 participants. Arnaud Join-Lambert nous a guidés avec bonheur sur le thème de la proximité : découvrons ici le premier enseignement ‘Proximité et hospitalité’, le mois prochain sera présenté le second ‘Proximité et coresponsabilité’.   

Le contexte actuel pose un réel défi pour l’Église.  Primat des relations, logique de réseau, disparition des repères et primat de la communication : autant de caractéristiques de cette société liquide qui nous défient à la mesure de l’Evangile, un défi qui se joue dans la proximité !

HOSPITALITÉ ? Le mot vient du latin hostis, mot ambivalent. L’hôte, c’est celui qui accueille et celui qui est accueilli, d’où l’idée de bienveillance. Mais le mot a aussi donné hostile et hostilité, et donc mise à distance, protection …. Dans la culture juive, on trouve plutôt la référence à l’étranger : le devoir d’hospitalité est un devoir de mémoire, nous avons aussi été des étrangers accueillis ; il implique nombre d’actes rituels (repas, présents, ablutions…).

L’HOSPITALITÉ COMME STYLE : Le style de Jésus, c’est l’accueil, l’accueil de tous. Il se laisse accueillir aussi, et il a des amis ! Relevons le geste du lavement des pieds et la parabole du jugement dernier. ‘Hâte-toi’, dit-il à Zachée, l’hospitalité requiert un impératif d’urgence ! ‘C’est un exemple que je vous ai donné’ : le style des disciples de Jésus, c’est aussi cette hospitalité reçue et rendue, les œuvres concrètes, la mission.

LA MISSION HOSPITALIERE DE LA COMMUNAUTE ? Comment, chez nous, promouvoir cette culture de l’hospitalité ? La pratique de l’hospitalité s’oppose à la logique de ‘club’, la gravitation sociale structurelle dans nos sociétés. De manière inconsciente ou implicite, les personnes se regroupent toujours avec ‘le même’, en réseau. Or, nous sommes invités à accueillir l’altérité, la différence. La culture hospitalière dans nos communautés sera donc souvent un combat !  L’ouverture au dialogue : Nous devons créer des espaces d’hospitalité, comme cadre propice pour découvrir l’autre, et, pour le chrétien, découvrir l’Esprit à l’œuvre en l’autre. Cette Église de l’écoute, c’est l’Église synodale. C’est un espace de confiance, propice pour des critiques constructives, au sein d’une ‘conversation spirituelle’.

Avec Ch. Theobald[1], repérons quelques critères importants : notre communauté est-elle un espace ouvert à tous et propice à la rencontre par ‘intérêt désintéressé’ ? Se nourrit-elle et vit-elle de la lecture partagée des Ecritures ? S’ouvre-t ’elle à de nouvelles personnes et à leurs charismes ? …


[1]L’ecclésiogénèse, 7 étapes pour qu’une communauté devienne cet espace de proximité missionnaire :  Christoph Theobald – Urgences pastorales, comprendre, partager, réformer – Bayard 2017 –